Influence sur le langage

Aux États-Unis, les étudiants passent un test d’entrée à l’université . La partie verbale de ce test a montré une chute brutale de 10% du score obtenu entre la fin des années 60 et les années 1980. Ce score s’est stabilisé à ce niveau, depuis. Aucune des interprétations données (arrivée des noirs à l’université, des femmes, méthodes pédagogiques…) ne parvenaient à expliquer cette baisse. Une psychologue a essayé de mettre en relation un élément étant intervenu chez ces étudiants lors du développement de leur  langage. En 10 ans, la télévision avait colonisé  98% des foyers américains. La courbe de présence d’un téléviseur dans les foyers, coïncide exactement avec cette chute brutale du score verbal de ces étudiants avec le retard correspondant à l’intervalle entre le développement de leur langage et leur arrivée à l’université.

Dans la catégorie « Jeunesse », Babyfirst,, se présentait comme « la chaîne pensée pour les parents et les tout-petits ». Chaîne sans publicité, conçue pour les enfants qui ont entre six mois et trois ans, elle se situe « à la frontière de la télévision et de l’activité ludo-éducative », en faisant appel à la participation des parents.

les programmes sont très courts (2 à 7 minutes), les couleurs vives, les mouvements plus lents et les images simples, afin de capter l’attention des petits. Elle diffuse 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

«C’est l’outil ludo-éducatif que les parents attendaient», a assuré Sharon Rechter, co-fondatrice de BabyFirst. Les dirigeants de la chaîne affirment vouloir «sensibiliser les enfants à l’amitié et à l’altruisme» et les «aider à s’endormir avec des berceuses et des images réconfortantes». Les abonnés se verront remettre un «Guide des parents« pour «enrichir cette expérience télévisuelle».

Enfin, l’équipe de Baby First cite une étude américaine de mai dernier, selon laquelle « 90 % des bébés de 2 ans regardent régulièrement la télé », alors autant que les programmes soient adaptés.

Baby first: CanalSat (groupe fox)à anglais, espagnol, français, turc, allemand, portugais, polonais (pour les enfants de 6 mois à 5 ans) créé en 2003. Émet vers l’Europe, les USA, le Mexique, l’Asie

Depuis le 12 octobre 2010, elle n’est plus diffusée en France sur le bouquet CanalSat, qui a décidé de suivre les recommandations du CSA

babyTV: TPS, Numéricable, réseaux ADSL (groupe fox) àanglais créé en 2003 (5€)

Cette vidéo à regarder à partir de 0m44s montre à quoi ressemble des émissions censées apprendre un mot de vocabulaire aux enfants. Ce programme est ici en anglais, mais il existe aussi en français. Ici les enfants vont apprendre le mot « pomme ». Ce mot va être répété plusieurs fois afin que l’enfant comprenne bien de quoi on parle. Il ne lui restera plus qu’à associer le mot « pomme » avec le dessin qui représente une pomme et le concept de pomme beaucoup plus complexe puisqu’il doit associer simultanément une forme en trois dimensions, une odeur, un gout, une couleur… Il n’est pas certain qu’après avoir vu cette vidéo les enfants aient compris le lien entre la pomme qu’ils connaissent certainement et la représentation qu’elle a dans ce programme…

Associations between Media Viewing and Language Development in Children Under Age 2 YearsThe Journal of Pediatrics, Volume 151, Issue 4, October 2007, Pages 364-368 Frederick J. Zimmerman, Dimitri A. Christakis, Andrew N. Meltzoff

Pour tester l’association de l’exposition médiatique avec le développement du langage chez les enfants de moins de 2 ans.
Conception de l’étude
Un total de 1 008 parents d’enfants de 2 ans à 24 mois, identifié par les certificats de naissance, ont été interrogés par téléphone en Février 2006. Des questions ont été posées sur les enfants et les parents démographie, les interactions parents-enfants, et la visualisation de plusieurs types de contenu de télévision de l’enfant et DVD / Vidéos. On a également demandé aux parents de remplir le court formulaire de l’Inventaire MacArthur-Bates Communicative développement (CDI). Les associations entre les scores CDI normés et l’exposition de médias ont été évaluées en utilisant une régression multivariée, en contrôlant pour parents et enfants démographie et les interactions parent-enfant.
résultats
Chez les nourrissons (âgés de 8 à 16 mois), chaque heure par jour de l’affichage de DVD bébé / vidéos a été associée à une diminution 16,99 points dans le score CDI dans un modèle pleinement ajustée (intervalle de confiance à 95% = -26,20 à -7,77). Parmi les tout-petits (17 à 24 ans mois), il n’y avait pas d’associations significatives entre tout type d’exposition médiatique et scores CDI. Montant de l’écoute des parents avec l’enfant n’a pas été significativement associée à des scores CDI dans de bébés ou de jeunes enfants.

Deux heures par jour d’exposition à la tv entre 15 et 48 mois multiplie par 3 le risque d’occurrence de retard du développement langagier. Il est multiplié par 6 si l’initiation a commencé avant l’âge de 1 an (même s’il s’agit de 5 minutes). Ce retard lexical est très difficile à rattraper plus tard: quand le train est passé, il est passé!

Ce qui est déterminant dans l’apprentissage du lexique, c’est le nombre de mots que l’enfant entend, et le nombre de mots qu’il prononce. Plus on monte dans l’échelle sociale et plus l’enfant entend de mots et est sollicité à parler. Le nombre de mots entendu par l’enfant avant trois ans peut prédire le QI qu’il aura à l’âge de 9 ans. Quand la tv est allumée, on ne parle pas à l’enfant, on ne joue plus avec lui. Quand on lui parle, il va entendre environ 13 500 mots; avec la télévision, il ne va plus en entendre que 10 000: il va y avoir dès lors un déficit lexical de l’ordre de 25%. Dans une famille, 70% des mots appris à l’enfant, viennent de la mère, 30% du père, car quand la télé est allumée, le père ne parle plus.

Les mots nous servent à penser. Nous ne pouvons pas penser de la même façon en ne maîtrisant ni la syntaxe ni le lexique.

Ces durées sont certainement sous évaluées car ne sont pas prises en comptes les durées de présence devant l’écran chez la nourrice ainsi que consommations d’arrière plan.