Culture littéraire et artistique
Au cycle 3, les choix de lecture et les activités d’écriture et d’oral qui leur sont liées sont organisés à partir de grandes entrées qui mettent en lumière les finalités de l’enseignement ; ces entrées ne constituent pas en elles-mêmes des objets d’étude, ni des contenus de formation.
Dans les tableaux ci-dessous, elles sont accompagnées d’indications précisant les enjeux littéraires et de formation personnelle. Des indications de corpus permettent de ménager dans la programmation annuelle des professeurs un équilibre entre les genres et les formes littéraires ; elles fixent quelques points de passage obligés, pour faciliter la construction d’une culture commune ; elles proposent des ouvertures vers d’autres domaines artistiques et établissent des liens propices à un travail commun entre différents enseignements.
En CM1 et CM2, on veille à varier les genres, les formes et les modes d’expression (texte seul, texte et image pour les albums et la bande dessinée, image animée pour les films) sur les deux années et à prévoir une progression dans la difficulté et la quantité des lectures. Dans le cas des classes à double niveau, les mêmes œuvres peuvent être proposées à tous les élèves en ménageant des parcours de lecture différents pour les élèves de CM1 et en adaptant les questionnements à la maturité des élèves. Les entrées sont abordées dans l’ordre choisi par le professeur. Une même œuvre ou un ensemble de textes peuvent relever de deux entrées différentes. Cette œuvre et ces textes sont alors travaillés de deux manières différentes, en fonction des questionnements propres à chaque entrée.
En 6e, les entrées sont abordées dans l’ordre choisi par le professeur ; chacune d’elles peut être abordée à plusieurs reprises, à des moments différents de l’année scolaire, selon une problématisation ou des priorités différentes ; le professeur peut aussi croiser deux entrées à un même moment de l’année. Le souci d’assurer la cohérence intellectuelle du travail, l’objectif d’étendre et d’approfondir la culture des élèves, l’ambition de former leur gout et de varier les lectures pour ménager leur intérêt, rendent en tout état de cause nécessaire d’organiser le projet pédagogique annuel en périodes sur un rythme adapté à ces objectifs. Pour le choix des œuvres, le professeur tient compte des œuvres déjà lues et étudiées par les élèves en CM1 et CM2.
Le corpus des œuvres à étudier en 6e est complété par des lectures cursives au choix du professeur, en lien avec les perspectives du programme ou avec les projets interdisciplinaires. Ces lectures sont de genres, de formes et de modes d’expression variés et peuvent relever de la littérature de jeunesse (roman, théâtre, recueils de poésie, recueils de contes et de nouvelles, albums, albums de bande dessinée). On veille à la diversité des œuvres choisies en puisant dans la littérature française, les littératures francophones et les littératures étrangères et régionales ; on sensibilise ainsi les élèves à la diversité des cultures du monde.
CM1-CM2
|
Héros / héroïnes et personnages |
La morale en questions |
Se confronter au merveilleux, à l’étrange |
Vivre des aventures |
Imaginer, dire et célébrer le monde |
Se découvrir, s’affirmer dans le rapport aux autres |
Enjeux littéraires et de formation personnelle
|
– découvrir des œuvres, des textes et des documents mettant en scène des types de héros / d’héroïnes, des héros / héroïnes bien identifiés ou qui se révèlent comme tels ;
– comprendre les qualités et valeurs qui caractérisent un héros / une héroïne ;
– s’interroger sur les valeurs socio-culturelles et les qualités humaines dont il / elle est porteur, sur l’identification ou la projection possible du lecteur. |
– découvrir des récits, des récits de vie, des fables, des albums, des pièces de théâtre qui interrogent certains fondements de la société comme la justice, le respect des différences, les droits et les devoirs, la préservation de l’environnement ;
– comprendre les valeurs morales portées par les personnages et le sens de leurs actions ;
– s’interroger, définir les valeurs en question, voire les tensions entre ces valeurs pour vivre en société. |
– découvrir des contes, des albums adaptant des récits mythologiques, des pièces de théâtre mettant en scène des personnages sortant de l’ordinaire ou des figures surnaturelles ;
– comprendre ce qu’ils symbolisent ;
– s’interroger sur le plaisir, la peur, l’attirance ou le rejet suscités par ces personnages. |
– découvrir des romans d’aventures dont le personnage principal est proche des élèves (enfant ou animal par exemple) afin de favoriser l’entrée dans la lecture ;
– comprendre la dynamique du récit, les personnages et leurs relations ;
– s’interroger sur les modalités du suspens et imaginer des possibles narratifs. |
– découvrir des poèmes, des contes étiologiques, des paroles de célébration appartenant à différentes cultures ;
– comprendre l’aptitude du langage à dire le monde, à exprimer la relation de l’être humain à la nature, à rêver sur l’origine du monde ;
– s’interroger sur la nature du langage poétique (sans acception stricte de genre). |
– découvrir des récits d’apprentissage mettant en scène l’enfant dans la vie familiale, les relations entre enfants, l’école ou d’autres groupes sociaux ;
– comprendre la part de vérité de la fiction ;
– s’interroger sur la nature et les difficultés des apprentissages humains. |
Indications de corpus
|
On étudie :
– un roman de la littérature jeunesse ou patrimonial mettant en jeu un héros / une héroïne (lecture intégrale)
et
– un récit, un conte ou une fable mettant en jeu un type de héros / d’héroïne ou un personnage commun devenant héros / héroïne
ou bien
– un album de bande dessinée reprenant des types de héros / d’héroïnes
ou bien
– des extraits de films ou un film reprenant des types de héros / d’héroïnes.
|
On étudie :
– un roman de la littérature jeunesse ou patrimonial (lecture intégrale),
et
des albums, des contes de sagesse, des récits de vie en rapport avec le programme d’enseignement moral et civique et/ou le thème 2 du programme d’histoire de CM2
ou bien
– des fables posant des questions de morale, des poèmes ou des chansons exprimant un engagement
ou bien
– une pièce de théâtre de la littérature de jeunesse. |
On étudie :
– en lien avec des représentations proposées par la peinture, la sculpture, les illustrations, la bande dessinée ou le cinéma, un recueil de contes merveilleux ou de contes et légendes mythologiques (lecture intégrale)
et
– des contes et légendes de France et d’autres pays et cultures
ou bien
– un ou des albums adaptant des récits mythologiques
ou bien
– une pièce de théâtre de la littérature de jeunesse. |
On étudie :
– un roman d’aventures de la littérature de jeunesse (lecture intégrale) dont le personnage principal est un enfant ou un animal
et
– des extraits de différents classiques du roman d’aventures, d’époques variées
ou bien
– un album de bande dessinée.
|
On étudie :
– un recueil de poèmes
et
– des poèmes de siècles différents, célébrant le monde et/ou témoignant du pouvoir créateur de la parole poétique
ou bien
– des contes étiologiques de différentes cultures.
|
On étudie :
– un roman d’apprentissage de la littérature jeunesse ou patrimonial
et
– des extraits de différents classiques du roman d’apprentissage, d’époques variées ou de récits autobiographiques
ou bien
– des extraits de films ou un film autant que possible adapté de l’une des œuvres étudiées
ou bien
– des poèmes exprimant des sentiments personnels. |
Sixième
|
Le monstre, aux limites de l’humain |
Récits d’aventures |
Récits de création ; création poétique |
Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques |
Enjeux littéraires et de formation personnelle
|
– découvrir des œuvres, des textes et des documents mettant en scène des figures de monstres ;
– comprendre le sens des émotions fortes que suscitent la description ou la représentation des monstres et le récit ou la mise en scène de l’affrontement avec eux ;
– s’interroger sur les limites de l’humain que le monstre permet de figurer et d’explorer. |
– découvrir des œuvres et des textes qui, par le monde qu’ils représentent et par l’histoire qu’ils racontent, tiennent en haleine le lecteur et l’entrainent dans la lecture ;
– comprendre pourquoi le récit capte l’attention du lecteur et la retient ;
– s’interroger sur les raisons de l’intérêt que l’on prend à leur lecture. |
– découvrir différents récits de création, appartenant à différentes cultures et des poèmes de célébration du monde et/ou manifestant la puissance créatrice de la parole poétique;
– comprendre en quoi ces récits et ces créations poétiques répondent à des questions fondamentales, et en quoi ils témoignent d’une conception du monde ;
– s’interroger sur le statut de ces textes, sur les valeurs qu’ils expriment, sur leurs ressemblances et leurs différences. |
– découvrir des textes de différents genres mettant en scène les ruses et détours qu’invente le faible pour résister au plus fort ;
– comprendre comment s’inventent et se déploient les ruses de l’intelligence aux dépens des puissants et quels sont les effets produits sur le lecteur ou le spectateur ;
– s’interroger sur la finalité, le sens de la ruse, sur la notion d’intrigue et sur les valeurs mises en jeu.
|
Indications de corpus
|
On étudie :
– en lien avec des documents permettant de découvrir certains aspects de la figure du monstre dans la peinture, la sculpture, l’opéra, la bande dessinée ou le cinéma, des extraits choisis de l’Odyssée et/ou des Métamorphoses, dans une traduction au choix du professeur ;
et
– des contes merveilleux et des récits adaptés de la mythologie et des légendes antiques, ou des contes et légendes de France et d’autres pays et cultures ;
ou bien
– des extraits de romans et de nouvelles de différentes époques. |
On étudie :
– un classique du roman d’aventures (lecture intégrale)
et
– des extraits de différents classiques du roman d’aventures, d’époques variées et relevant de différentes catégories
ou bien
– des extraits de films d’aventures ou un film d’aventures autant que possible adapté de l’un des livres étudiés ou proposés en lecture cursive.
|
On étudie :
– en lien avec le programme d’histoire (thème 2 : « Croyances et récits fondateurs dans la Méditerranée antique au 1er millénaire avant Jésus-Christ »), un extrait long de La Genèse dans la Bible (lecture intégrale)
– des extraits significatifs de plusieurs des grands récits de création d’autres cultures, choisis de manière à pouvoir opérer des comparaisons
et
– des poèmes de siècles différents, célébrant le monde et/ou témoignant du pouvoir créateur de la parole poétique. |
On étudie :
– des fables et fabliaux, des farces ou soties développant des intrigues fondées sur la ruse et les rapports de pouvoir
et
– une pièce de théâtre (de l’Antiquité à nos jours) ou un film sur le même type de sujet (lecture ou étude intégrale).
|
Croisements entre enseignements
Au cycle 3 comme au cycle 2, les activités langagières sont constitutives de toutes les séances d’apprentissage et de tous les moments de vie collective qui permettent, par leur répétition, un véritable entrainement si l’attention des élèves est mobilisée sur le versant langagier ou linguistique de la séance.
Au CM1 et au CM2, l’ensemble de l’enseignement du français revient au professeur des écoles et les horaires d’enseignement prévoient que les activités d’oral, de lecture, d’écriture soient intégrées dans l’ensemble des enseignements, quotidiennement, pour une durée hebdomadaires de 12 heures.
En 6e, compte tenu du volume hebdomadaire plus restreint dévolu à l’enseignement de la discipline, les professeurs de français ont plus spécifiquement la charge de la dimension littéraire de cet enseignement dans le domaine du langage oral, de la lecture, de l’écriture ainsi que celle de l’étude de la langue française.
Il appartient donc à chaque professeur du collège d’identifier dans les programmes les éléments pour lesquels sa discipline contribue pleinement au développement de la maitrise du langage oral et à la construction des compétences en lecture et en écriture et de veiller aux acquisitions linguistiques propres à sa discipline (lexique, formulations spécifiques). La rigueur et la régularité des situations d’apprentissages mettant en jeu les compétences langagières et linguistiques doivent permette l’élaboration des savoirs et des concepts spécifiques à chaque discipline.
Le langage oral trouve à se développer dans les dialogues didactiques, dans l’explicitation des démarches, dans les débats de savoirs ou d’interprétation (à propos de textes, d’images ou d’expériences), dans les comptes rendus, dans les présentations orales, dans les discussions à visée philosophique, en lien avec l’enseignement moral et civique… Il peut également être travaillé en éducation physique et sportive, qui nécessite l’emploi d’un vocabulaire adapté et précis pour décrire les actions réalisées et pour échanger entre partenaires.
Tout enseignement est susceptible de donner à lire et à écrire. En lecture, les supports peuvent consister en textes continus ou en documents constitués de textes, d’illustrations associées, de tableaux, de schémas ou autres formes de langage écrit, donnés sur supports traditionnels ou numériques.
En CM1 et en CM2, les élèves identifient les premières caractéristiques et spécificités des écrits littéraires, scientifiques (mathématiques, sciences humaines, sciences du vivant et de la matière), artistiques ou technologiques. En 6e, les compétences de lecture spécifiques aux textes et documents utilisés dans chaque discipline, en particulier en histoire-géographie et en sciences, font l’objet de situations d’apprentissages fréquentes et régulières dans lesquelles les stratégies ad hoc sont explicitées.
En écriture, en CM1 et en CM2, au moins une séance quotidienne doit donner lieu à une production d’écrit (rédaction d’un propos élaboré). En 6e, les élèves sont amenés à produire des écrits variés et à rédiger des textes propres aux différentes disciplines. Les compétences nécessaires pour rédiger ces textes sont explicitées et exercées régulièrement.
Les entrées du programme de culture littéraire et artistique permettent des croisements privilégiés avec les programmes d’histoire, d’histoire des arts et d’enseignement moral et civique.
Outre la recherche d’informations, le traitement et l’appropriation de ces informations font l’objet d’un apprentissage spécifique, en lien avec le développement des compétences de lecture et d’écriture. En 6e, le professeur documentaliste est plus particulièrement en charge de ces apprentissages, en lien avec les besoins des différentes disciplines.
Tout au long du cycle, en tenant compte de la progression en étude de la langue, la vigilance orthographique des élèves est exercée et leur réflexion sur la langue régulièrement sollicitée. L’apprentissage d’une langue vivante étrangère ou régionale est l’occasion de procéder à des comparaisons du fonctionnement de cette langue avec le français, mais aussi d’expliciter des savoir-faire également utiles en français (écouter pour comprendre ; comparer des mots pour inférer le sens…). De manière générale, les autres langues pratiquées par les élèves sont régulièrement sollicitées pour des observations et des comparaisons avec le français. En 6e, les langues anciennes contribuent au développement des connaissances lexicales.
Sur les trois années du cycle, en cycle 3 comme en cycle 2, des projets ambitieux qui s’inscrivent dans la durée peuvent associer les activités langagières, les pratiques artistiques (notamment dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle) et / ou d’autres enseignements : par exemple, des projets d’écriture avec édition du texte incluant des illustrations, des projets de mise en voix (parlée et chantée) de textes en français et dans la langue étudiée, des projets d’exposition commentée rendant compte d’une étude particulière et incluant une sortie et des recherches documentaires, des projets de publication en ligne… |