Écriture
Au cycle 2, les élèves se sont entrainés à la maitrise des gestes de l’écriture cursive et ont été confrontés à des tâches variées de production d’écrit. Au cycle 3, l’entrainement à l’écriture cursive se poursuit, de manière à s’assurer que chaque élève a automatisé les gestes de l’écriture et gagne en rapidité et efficacité. Parallèlement, l’usage du clavier et du traitement de texte fait l’objet d’un apprentissage plus méthodique.
L’accent est mis sur la pratique régulière et quotidienne de l’écriture, seul ou à plusieurs, sur des supports variés et avec des objectifs divers : l’écriture est convoquée dans les apprentissages pour développer la réflexion aux différentes étapes sous forme d’écrits de travail ou de synthèse ; elle est pratiquée en relation avec la lecture de différents genres littéraires dans des séquences qui favorisent l’écriture créative et la conduite de projets d’écriture. Les élèves prennent l’habitude de recourir à l’écriture à toutes les étapes des apprentissages : pour réagir à une lecture, pour réfléchir et préparer la tâche demandée, pour reformuler ou synthétiser des résultats, pour expliquer ou justifier ce qu’ils ont réalisé. Ces écrits font pleinement partie du travail réalisé en classe, qu’ils figurent dans le cahier de brouillon, conçu comme un véritable outil de travail, ou dans les cahiers dédiés aux différents enseignements.
Au cycle 3, les élèves affirment leur posture d’auteur et sont amenés à réfléchir sur leur intention et sur les différentes stratégies d’écriture. Les situations de réécriture et de révision menées en classe prennent toute leur place dans les activités proposées. La réécriture peut se concevoir comme un retour sur son propre texte, avec des indications du professeur ou avec l’aide des pairs, mais peut aussi prendre la forme de nouvelles consignes, en lien avec l’apport des textes lus. Tout comme le produit final, le processus engagé par l’élève pour l’écrire est valorisé. À cette fin sont mis en place brouillons, écrits de travail, versions successives ou variations d’un même écrit, qui peuvent constituer des étapes dans ce processus. Chaque élève peut ainsi devenir progressivement un acteur conscient et autonome de ses productions.
Enfin, dans les activités de production d’écrits, les élèves apprennent à exercer une vigilance orthographique et à utiliser des outils d’écriture. Cet apprentissage, qui a commencé au cycle 2, se poursuit au cycle 3 de manière à ce que les élèves acquièrent de plus en plus d’autonomie dans leur capacité à réviser leur texte. Mais à ce stade de la scolarité, on valorise la construction d’un rapport à la norme écrite, plus que le résultat obtenu qui peut tolérer une marge d’erreur en rapport avec l’âge des élèves.
Attendus de fin de cycle |
Écrire un texte d’une à deux pages adapté à son destinataire.
Après révision, obtenir un texte organisé et cohérent, à la graphie lisible et respectant les régularités orthographiques étudiées au cours du cycle. |
Connaissances et compétences associées
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Exemples de situations, d’activités et de ressources pour l’élève
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Écrire à la main de manière fluide et efficace
– Automatisation des gestes de l’écriture cursive.
– Entrainement à la copie pour développer rapidité et efficacité.
Écrire avec un clavier rapidement et efficacement
– Apprentissage méthodique de l’usage du clavier.
– Entrainement à l’écriture sur ordinateur. |
– Activités guidées d’entrainement au geste graphomoteur pour les élèves qui en ont besoin.
– Tâches de copie et de mise en page de textes : poèmes et chansons à mémoriser, anthologie personnelle de textes, synthèses et résumés, outils de référence, message aux parents …
– Activités d’entrainement à l’utilisation du clavier (si possible avec un didacticiel).
– Tâches de copie et de mise en page de textes sur l’ordinateur. |
Recourir à l’écriture pour réfléchir et pour apprendre
– Écrits de travail pour formuler des impressions de lecture, émettre des hypothèses, articuler des idées, hiérarchiser, lister.
– Écrits de travail pour reformuler, produire des conclusions provisoires, des résumés.
– Écrits réflexifs pour expliquer une démarche, justifier une réponse, argumenter. |
– Recours régulier à l’écriture aux différentes étapes des apprentissages : au début pour recueillir des impressions, rendre compte de sa compréhension ou formuler des hypothèses ; en cours de séance pour répondre à des questions, relever, classer, mettre en relation des faits, des idées ; en fin de séance pour reformuler, synthétiser ou résumer.
– Usage régulier d’un cahier de brouillon ou place dédiée à ces écrits de travail dans le cahier ou classeur de français ou des autres disciplines. |
Produire des écrits variés en s’appropriant les différentes dimensions de l’activité d’écriture
– Connaissance des caractéristiques principales des différents genres d’écrits à produire.
– Construction d’une posture d’auteur.
– Mise en œuvre (guidée, puis autonome) d’une démarche de production de textes : convoquer un univers de référence, un matériau linguistique, trouver et organiser des idées, élaborer des phrases, les enchainer avec cohérence, élaborer des paragraphes ou d’autres formes d’organisation textuelles.
– Pratique du « brouillon » ou d’écrits de travail.
– Connaissances sur la langue (mémoire orthographique des mots, règles d’accord, ponctuation, organisateurs du discours…).
– Mobilisation des outils liés à l’étude de la langue à disposition dans la classe.
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– Dans la continuité du cycle 2, dictée à l’adulte ou recours aux outils numériques (reconnaissance vocale) pour les élèves qui ont encore des difficultés à entrer dans l’écriture.
– Au CM1 et au CM2, situations quotidiennes de production d’écrits courts intégrés aux séances d’apprentissage ; écrits longs dans le cadre de projets de plus grande ampleur. En 6e, pratiques d’écrits courts et fréquents accompagnant la séquence, et d’écrits longs sur la durée d’une ou plusieurs séquences, en lien avec les lectures (projets d’écriture, écriture créative).
– Rituels d’écriture, à partir de plusieurs textes servant de modèles, de contraintes formelles, de supports variés (textes, images, sons), de situations faisant appel à la sensibilité, à l’imagination …
– Activités d’écriture en plusieurs temps, seul ou à plusieurs, en prenant appui sur des écrits de travail (brouillons, notes, dessins, cartes heuristiques, listes), sur des modèles et des textes génératifs.
– Réflexion préparatoire, collective ou en sous-groupe, sur l’écrit attendu et sur les différentes stratégies d’écriture.
– Pratique de formes textuelles variées : écrits en lien avec les différents genres littéraires lus et pratiqués en français ; écrits spécifiques aux autres enseignements ; écrits sociaux en fonction des projets, de la vie de la classe ou de l’établissement.
– Utilisation d’outils d’écriture (matériau linguistique déjà connu ou préparé pour la production demandée, outils orthographiques, guides de relecture, dictionnaires en ligne, traitements de texte, correcteurs orthographiques). |
Réécrire à partir de nouvelles consignes ou faire évoluer son texte
– Conception de l’écriture comme un processus inscrit dans la durée.
– Mise à distance de son texte pour l’évaluer.
– Expérimentation de nouvelles consignes d’écriture.
– Enrichissement, recherche de formulations plus adéquates. |
– Activités d’écriture en plusieurs temps.
– Partage des écrits produits, à deux ou en plus grand groupe, en particulier au moyen du numérique.
– Recherche collective d’amélioration des textes produits, à partir notamment de ressources textuelles fournies par le professeur.
– Écriture de variations, à partir de nouvelles consignes.
– Élaboration collective de guides de relecture. |
Prendre en compte les normes de l’écrit pour formuler, transcrire et réviser
– En lien avec la lecture, prise de conscience des éléments qui assurent la cohérence du texte (connecteurs logiques, temporels, reprises anaphoriques, temps verbaux) pour repérer des dysfonctionnements.
– En lien avec la lecture et l’étude de la langue, mobilisation des connaissances portant sur la ponctuation (utilité, usage, participation au sens du texte) et sur la syntaxe (la phrase comme unité de sens).
– Prise en compte de la notion de paragraphe et des formes d’organisation du texte propres aux différents genres et types d’écrits.
– En lien avec l’étude de la langue, mobilisation des connaissances portant sur l’orthographe grammaticale : accord du verbe avec le sujet ; morphologie verbale en fonction des temps ; accord du déterminant et de l’adjectif avec le nom ; accord de l’attribut du sujet.
– Mobilisation des connaissances portant sur l’orthographe lexicale et capacité à vérifier l’orthographe des mots dont on doute avec les outils disponibles dans la classe. |
– Relecture à voix haute d’un texte par son auteur ou par un pair.
– Comparaison de textes produits en réponse à une même consigne.
– Relectures ciblées (sur des points d’orthographe, de morphologie ou de syntaxe travaillés en étude de la langue).
– Interventions collectives sur un texte (corrections, modifications) à l’aide du TBI ou sur traitement de texte (texte projeté).
– Élaboration collective de grilles typologiques d’erreurs (de l’analyse du texte à l’écriture des mots).
– Construction collective de stratégies de révision, utilisation à deux, puis de manière autonome, de grilles typologiques (par comparaison et analogie).
– Utilisation de balises de doute lors du processus d’écriture afin de faciliter la révision.
– Utilisation du correcteur orthographique.
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Repères de progressivité
Comme au cycle 2, la fréquence des situations d’écriture et la quantité des écrits produits sont les conditions des progrès des élèves. L’enjeu est d’abord que les gestes graphiques soient complètement automatisés de manière à libérer l’attention des élèves pour d’autres opérations. L’enjeu est également que le recours à l’écriture devienne naturel pour eux à toutes les étapes de leurs apprentissages scolaires et qu’ils puissent prendre du plaisir à s’exprimer et à créer par l’écriture. Il s’agit de passer d’un étayage fort en début de cycle à une autonomie progressive pour permettre aux élèves de conduire le processus d’écriture dans ses différentes composantes (à titre d’exemple : en début de cycle, il est possible d’étayer fortement l’étape prérédactionnelle pour permettre à l’élève d’investir plus particulièrement la mise en texte).
Au CM1 et au CM2, l’écriture trouve sa place dans le cadre d’une pratique quotidienne (rituels d’écriture, écrits de travail, écriture créative, production d’écrits dans le cadre des enseignements). Les activités reliant l’écriture et la lecture s’inscrivent dans des séquences d’enseignement de 2 à 4 semaines qui permettent de mettre en œuvre le processus d’écriture. En articulation avec le parcours de lecture élaboré en conseil de cycle, tous les genres (différents types de récits, poèmes, scènes de théâtre) sont pratiqués en prenant appui sur des corpus littéraires (suites, débuts, reconstitutions ou expansions de textes, imitation de formes, variations, écriture à partir d’images, de sons…). Les élèves prennent également l’habitude de formuler par écrit leurs réactions de lecteur et de garder une trace écrite des ouvrages lus dans un cahier de littérature, sous forme papier ou numérique.
La longueur des écrits progresse au fur et à mesure de l’aisance acquise par les élèves.
En 6e, l’écriture trouve place tout au long de la séquence, précédant, accompagnant et suivant la lecture des œuvres littéraires étudiées, en interaction avec les textes qui peuvent être aussi bien des réponses à des problèmes d’écriture que les élèves se sont posés que des modèles à imiter ou détourner. Les écrits de travail sont tout aussi régulièrement et fréquemment pratiqués, qu’il s’agisse des réactions à la lecture des œuvres et des textes, de reformulations permettant de vérifier la compréhension des textes, de réponses à des questionnements, d’éléments d’interprétation des textes, de raisonnements ou de synthèses en étude de la langue.
Tous les écrits produits ne donnent pas lieu à correction systématique et l’accent doit être mis sur une autonomie accrue des élèves dans la révision de leurs écrits. |
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